Ce vivre ensemble en Paix, comme l’a défini Cheikh Khaled Bentounes,
« N’est pas une absence de conflit ou de guerre mais un état d’être qui se sème et se cultive dans les consciences ».
L’exemple du corps
Du point de vue biologique, nos organes, nos cellules pratiquent déjà « Le Vivre Ensemble en Paix ». La maladie révèle la rupture de cette harmonie.
Aujourd’hui, la question du jeûne diurne et de notre alimentation nocturne, prend un nouveau relief sous l’angle de la Santé et du bien-être.
Traditionnellement, la rupture du jeûne est un moment de partage, de convivialité et il faut le conserver. Tous nos désirs de bons repas sont naturellement exacerbés après cette période de privation.
Mais ces désirs sont-ils vraiment les nôtres ?
Le microbiote, l’homme est à 90% microbien et à 10% humain, certains parlent même de l’« Homme symbiotique », une sorte d’être hybride entre l’Être Humain et ses bactéries) : un écosystème qui nous habite
De récentes découvertes scientifiques nous apprennent que nos désirs alimentaires et nos comportements sont sous la dépendance des nombreux micro-organismes qui peuplent nos intestins. On peut parler de peuple puisque leur nombre est supérieur au nombre de cellules qui nous composent.
Cela nous interroge ? Qui de nous et de ce peuple mystérieux est le décideur de nos « désirs voire de nos pulsions » ? La réponse est peut-être dans ce «Vivre Ensemble en Paix ». Chacun répond aux besoins de l’autre et de cet équilibre dépendra notre bonne santé.
Une alimentation saine permet le développement d’un microbiote apaisé. En revanche, une alimentation déséquilibrée, conduira celui-ci à favoriser l’exacerbation de certains désirs et des comportements néfastes pour notre santé. Nous avons donc la possibilité d’intervenir sur cet équilibre pour que naisse une symbiose.
Le jeûne du mois de Ramadan permet de remettre de l’ordre dans cette coopération qui nous échappe le plus souvent. Par le jeûne, nous cessons d’alimenter ce déséquilibre de la flore intestinale qui nous entraine vers des dérives alimentaires notamment l’addiction vers les boissons et les aliments trop sucrés.
La nuit, en respectant des règles simples, de bon sens, comme savaient le faire nos anciens, nous favorisons le développement de cet écosystème intestinal qui nous fournit les vitamines et les nutriments indispensables à notre santé. Il serait dommage de se priver de ces découvertes qui montrent, s’il en était nécessaire, la sagesse contenue dans la pratique du jeûne du mois de Ramadan et l’opportunité de gérer le vivre ensemble en paix à l’intérieur de notre propre corps.
Les autres aspects « santé » du jeûne
Dans toutes les Traditions, le jeûne est considéré comme un moyen de purification. Jeûner, c’est contribuer à enclencher un programme qui consiste à puiser dans nos réserves graisseuses pour nourrir nos cellules. Le corps évacue tout ce qui le gêne, l’encrasse, le ralentit. Il ne garde que ce qui est bon, ce qui est sain. Il s’agit d’un véritable nettoyage intérieur !
L’objectif du jeûne n’est pas de priver une personne de nourriture, mais d’induire une réponse métabolique et neuro-hormonale bénéfiques. Les réserves vont être mobilisées, le taux d’insuline dans le sang va baisser, la pression artérielle va diminuer, l’eau en excès va être éliminée et la cellule se met dans un mode de protection, ce qui la rendra résistante aux multiples stress.
Nos conseils nutritionnels
Nul doute donc, que le jeûne du Ramadan ne peut être que bénéfique à la santé et au bien-être, si on respecte certaines règles :
- S’hydrater suffisamment entre le coucher et le lever du soleil sans se forcer. L’eau est un constituant indispensable de l’organisme, il est vital de compenser les pertes d’eau journalières (respiration, transpiration, selles, urines…).
Cette hydratation se fera sous forme d’eau peu minéralisée, ou bien de thé vert, thym, romarin, menthe, cannelle, de verveine, camomille, tilleul. Nous déconseillons les sodas et les jus de fruit trop riches en sucre, ce qui contribue à déshydrater le corps.
- Éviter les fringales et les hypoglycémies1 au cours des heures de jeûne en réduisant le sucre et les aliments trop sucrés après la rupture du jeûne. Par exemple, ne pas consommer plus de 3 dattes à la rupture. Ces manifestations s’expliquent par une production excessive d’insuline par le pancréas pour faire entrer cette charge sucrée dans les cellules. Cependant, cette hyper-insulinémie est suivie quelques temps après par des hypoglycémies réactionnelles responsables de ces malaises.
- Privilégier le pain avec des farines complètes, semi-complètes (son de blé ou d’avoine), de préférence « bio » garantissant l’absence de pesticides. Le sucre de ces aliments, riches en fibre est distribué plus lentement par le corps contrairement au pain blanc (exemple « la baguette »).
- Privilégier :
- les bouillons et les soupes non grasses (exemple Harira, Chorba, de légumes)
- les légumineuses pour leur index glycémique2 bas.
- les fruits et les légumes de saison. Leurs fibres participent à la satiété sans apporter trop de sucres.
- le poisson, la viande maigre (exemple volailles) et les œufs qui sont rassasiants.
- Une alimentation de préférence « bio », éco-durable ou issue de l’agriculture raisonnée.
- Penser à favoriser un sommeil réparateur, il est important que le travail digestif ne soit pas sur sollicité durant la nuit.
Il faut garder à l’esprit que le plaisir alimentaire est important mais ne doit pas être au détriment de la santé du corps.
nfin, le jeûne du Ramadan concerne uniquement les personnes qui en ont la
capacité. Il est important avant de jeûner de se référer à son médecin traitant.
« Jeûnez durant des jours comptés.
Celui d’entre vous qui est malade ou qui voyage jeûnera ensuite en nombre égal de jours.
Ceux qui pourraient jeûner et qui s’en dispensent, devront, en compensation, nourrir un pauvre.
Celui qui, volontairement, fera davantage y trouvera son propre bien.
Jeûner est un bien pour vous. Peut-être le comprendrez-vous. » Coran S2. V184
Par le Pôle Hygiène et Santé
- Il s’agit d’une concentration en glucose dans le sang anormalement basse, responsable de fatigue et de fringale.
- Il indique la vitesse à laquelle le glucose d’un aliment se retrouve dans le sang.